Les villes sont comme les gens : tranquilles, bruyantes, conservatrices, larges ou strictes, majestueuses ou provinciales, avec une âme de vieillard éclairé ou de jeune cupidon farceur...
Avec soi il fait bon voyager dans le passé, marcher sur les pierres incandescentes des
pavés, écouter la plainte des Atlantes et les prières des cariatides. D'un autre côté, courez sous un parapluie jusqu'à un pub et, autour d'une tasse de thé chaud, à travers un verre couvert de gouttes, regardez l'asphalte mouillé, les feux de circulation clignotants et les passants qui se pressent sous les avant-toits des entrées. Cet interlocuteur ne vous fatiguera pas avec des rendez-vous et des batailles militaires, il vous parlera de ses meilleurs détectives et des crimes qu'ils ont réussi à empêcher. Avec le troisième - se réveiller tôt, descendre à la plage, nager, regarder la mer, puis prendre un long petit déjeuner dans un café de rue, se livrer au bonheur et ne pas lire les nouvelles. Chiner dans les marchés aux puces, caresser les chats, essayer des plats nationaux, essayer des chapeaux et des lunettes de soleil, sans parler de choses sérieuses. Démêler le personnage, voir, toucher, devenir ami, et vous faire découvrir la ville, mes spectateurs, c'est ce qui m’incite à prendre des pinceaux et peindre Vienne, Bordeaux, Grasse, Rome...
